C'est un fait connu : de nos jours, de plus en plus de représentations d'opéras voient des mises en scène contestées. Philippe BEAUSSANT s'est expimé,avec succès; dans un livre qu'il a justment intitulé : "La malscène" dont je vous recommande la lecture.
Faites nous part de vos expériences, autant les bonnes (il y en a encore !) que les mauvaises : mais ici ne vous référez pas aux critiques, donnez nous la vôtre, que chacun en profite !
05 juin 2008
OPERAS ET MISES EN (MAL)SCENE
Commentaires sur OPERAS ET MISES EN (MAL)SCENE
- A propos de metteurs en scèneParlons en justement, des mises en scène, ou plutôt en raison de l'actualité, d'un metteur en scène : surtout à l'heure ou Nicolas Joël, car c'est de lui que je veux parler, le directeur du Capitole à Toulouse, s'apprêtant à prendre la direction de l'Opéra à Paris.
Paradoxalement, ceux qui bannissent la "Regietheater" à l'allemande, que Gérard Mortier a importée à l'Opéra de Paris, avec le meilleur comme le pire, prétendent interdire à Nicolas Joël d'y réaliser des mises en scène ! Je trouve que c'est un comble !
Pour deux raisons :
D'une part parce que depuis des décennies, il a fait ses preuves sur toutes les plus grandes scènes du monde qui l'ont ovationné ; pour en avoir vu un certain nombre à Toulouse, je puis assurer qu'elles étaient plus que soignées, parfaitement respectueuses de l'esprit de l'œuvre sans pour autant être passéistes.
D'autre part parce qu'il fait partie des rares metteurs en scène qui partent de la musique en essayant de raconter une œuvre pour aujourd'hui, sans la resituer dans ce degré primaire, mais en l'éclairant simplement du point de vue d'aujourd'hui. Faut-il préciser que tout metteur en scène qu'il soit, il garde toujours l'ouie aux aguets : n'est-ce pas lui qui nous a révélé Alagna ? Faut-il encore rappeler que c'est le grand chef Otto Klemperer qui au faîte de sa carrière décida brutalement de ne plus diriger d'opéra, lassé qu'il était d'avoir affaire avec des metteurs en scène qui ne connaissaient même pas la musique des opéras qu'ils devaient réaliser...
Or, à quelle réaction assiste t'on quand Nicolas Joël fait la mise en scène d'Aïda à l'époque de sa création en 1871 ? Il trouble les partisans d'une imagerie à l'ancienne, qui s'énervent et prétendent voir sur la scène de " leur " Opéra, " la reproduction animée de statues du Musée du Caire " et sont dérangés par ces débordements, cette modernité !!!
Et ce sont ceux là même, qui au nom de leurs principes (mais lesquels, et énoncés par qui ?) qui voudraient lui interdire d'exercer son art à Paris ! Le public parisien serait privé des réalisations d'un vrai artiste, que Toulouse, déjà, regrette, ne sachant encore ce que son successeur Frédéric Chambert (ancien directeur adjoint de l'Opéra National de Paris) vamettre en œuvre, ayant de plus la difficulté de s'accorder avec un chef désormais nommé Diercteur Musical de l'Orchestre National du Capitole, adopté par son public. Curieux échange en tous cas...
Je me référe à une phrase d'un autre grand, le Directeur du Conservatoire d'Art Dramatique, Daniel Mesguich, qui affirmait il y a peu, que quand on est directeur, on a non seulement le pouvoir de mettre en scène, mais le devoir.
Pour ma part j'espère surtout que Nicolas Joël aura plus de temps pour exercer ce droit, préférant pour lui ce devoir à celui de maîtriser les incessantes grèves que le Palais Garnier a vécu… avec Mortier !
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Les voix magnifiques ont fini par me faire oublier ces " étrangetés " et je dois avouer que j'ai passé un très bon moment.
Idem pour " La Bohème " à Nice dont le metteur en scène a été sifflé pour avoir transposé " sa " Bohème dans les années 68 sur fond de maoïsme.
En bien ou en mal, l'important n'est-il pas qu'on en parle ?