Trois informations me font réagir aujourd'hui.
La plus " irrespectueuse", d'abord : la presse se fait l'écho de ce que certains scientifiques polonais ont déposé une demande officielle auprès du ministère polonais de la Culture pour procéder à une nouvelle analyse du cœur de Chopin, préservé dans du cognac depuis presque 160 ans et abrité dans un pilier de l' église Sainte Croix de Varsovie. Le directeur de l'Institut national Fryderyk Chopin (orthographe polonaise) estime qu'on risquerait de le détruire si on y touche, et selon lui, un des deux parents vivants de Chopin est opposé à un examen du coeur, tandis que l'autre y est favorable. Les religieux de l'Eglise Sainte Croix préfèreraient que le coeur de Chopin ne soit pas sorti de son pilier. " Que ceux qui sont dans l'au-delà dorment en paix ", affirme le père Bernard, " c'est quelque chose d'intouchable, un grand mystère, mais maintenant, nous avons une sorte de culture où nous devons absolument tout savoir".
Sage réflexion : sous prétexte de vérité, l'Histoire doit-elle s'appuyer sur la Science pour tout savoir ? Tout ça pour seulement savoir s'il est mort de tuberculose ou de mucoviscidose. Après tout qu'importe ? Ca ne changera ni le tempo de sa Marche Funèbre, ni n'apportera de nouvelles indications quant au mode d'interprétation de son œuvre.
Sur un tout autre plan, je réagis à l'actualité de nos deux chaînes de radio musicales.
D'abord, France Musique, dont le Directeur-compositeur-chef d'orchestre Marc-Olivier Dupin vient de prendre la direction ; ce dernier assurerait qu'il a l'intention de réduire le nombre de captations de concerts, récitals et opéras effectué chaque année de 700 à environ 450. D'après un animateur de la chaîne, qui a bien voulu répondre à mon interrogation, " comme ils n'étaient pas tous de qualité satisfaisante, la politique de qualité est favorisée ". Ce ne serait donc pas une politique dictée par des considérations financières. Quant à la " réduction " de l'effectif des producteurs, elle ne concernerait que ceux qui ont atteint l'âge de 65 ans… J'attends donc avec impatience la nouvelle grille de programmes, mais avec aussi quelque inquiétude face à la diversification voulue par la direction, qui souhaite de nouvelles émission sur les musiques du monde, la comédie musicale et le rock. Là je flippe, catastrophe !!! Pour ne pas dire que je grogne.
Ensuite, Radio Classique, (que j'écoute seulement sous la douche) mais dont je suis l'actualité, toujours avec l'espoir que ça s'arrange ! Son Directeur Mac Olivennes (ça me fait penser qu'ils doivent acheter leurs disques à la FNAC : on voit le résultat !) quitterait la tête de la station le 30 juin, pour être remplacé par Jean-Jacques Schardner, actuel directeur général du pôle « Arts et classique » de DI Group, le pôle médias du groupe de Bernard Arnaud, LVMH, dont l’épouse, Hélène Mercier, est pianiste concertiste. On prétend, dans certains milieux bien informés qu'elle aurait manifesté, parfois, ses humeurs quant à la programmation musicale de la station qui s’est orientée, on l'a vu (et entendu !), vers d'autres genres, en délaissant les oeuvres pour piano solo si prisées par Hélène Mercier. Cette piste justifie-t'elle l’éviction d’un manager, même si madame Arnault est consultée par son époux sur de nombreux sujets ? Apparemment, elle ne semble pas très écoutée par son mari qui visiblement ne la considère pas comme pianiste quand il la consulte. Mais quand Nicolas Beytout, le patron du groupe Medias de LVMH décide… on se rend compte que les directeurs de chaînes comme Radio Classique ne sont là que pour le marketing du groupe, et n'ont aucun avis à donner… Résultat ? La pianiste se tait, et la musique diffusée par Radio Classique ne sert qu'à faire progresser son auditorat vers les tubes du classique et de la musique de films...